Face à la menace pressante et persistante sur les gorilles, chimpanzés et les autres primates (16 espèces au total) du sanctuaire à gorilles de Mengamé, le Centre africain pour le développement durable et l’environnement (CADDE) a organisé du 14 au 16 mai 2024 une formation sur l’initiation à l’aviculture et la pisciculture à l’intention des membres de la communauté de Mebosso dans l’arrondissement de Mvangan, département de la Mvila (région du Sud).
Financé par la Fondation Américaine Global Greengrants Fund pour une durée de trois mois, le projet Lexforest permet de Lutter contre l’exploitation forestière et faunique non durable autour du Sanctuaire à gorilles de Mengame.
Le Sanctuaire à Gorilles de Mengamé (SGM), zone de conservation de la biodiversité, vaste de plus de 26 780 ha, est situé à cheval entre les arrondissements de Mvangan, Département de la Mvila et d’Oveng, Département du Dja et Lobo. Appartenant au complexe d’aires protégées transfrontalier du Trinationale Dja-Odzala-Minkébé (TRIDOM), il protège l’un des habitats naturels les plus riches d’Afrique ainsi que quelques espèces de primates dont le gorille des plaines de l’ouest (Gorilla gorilla gorilla), les chimpanzés (Pan troglodytes troglodytes), etc.
Toutefois, l’on constate que cette zone de conservation est l’épicentre de l’exploitation forestière et faunique non durable. Précisément, le braconnage et la déforestation sont de principales menaces qui pèsent sur cette aire protégée. Pour s’en convaincre, il est possible de suivre à distance et à temps réel grâce aux outils développés par Global Forest Watch (GFW) l’état du couvert forestier de la zone.
Par ailleurs, la carte interactive en ligne de GFW montre continuellement les emplacements de perturbations forestières dans et à proximité du SGM. Bien plus, le Centre Africain pour le Développement Durable et l’Environnement (CADDE) a mené des missions d’observation indépendante externe à proximité de cette aire protégée dont les rapports transmis au Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) après vérification par ses organes déconcentrés, confirment les faits avérés d’exploitation forestière non durable.
Des différentes concertations tenues avec les parties prenantes dans le cadre de nombreuses activités menées dans cette zone, il ressort que les communautés impliquées dans l’exploitation forestière et faunique non durable sont en quête des moyens de subsistance et de terres de culture y compris dans les aires protégées, causes de destruction de la biodiversité.
Le présent projet Lutte contre l’exploitation forestière et faunique non durable au tour du Sanctuaire à Gorilles de Mengamé, financé par Global Greengrants Fund (GGF) vise donc à détourner la communauté locale de MEBOSSO de l’exploitation forestière et faunique non durable par la création des activités génératrices de revenus (AGRs) respectueuses de la nature. D’où le choix de l’aviculture et de la pisciculture. Un choix d’activité fait il faut le préciser par les communautés locales.
A l’issue de la formation, les intrants seront mis à la disposition de la communauté. Des intrants constitués de 200 poussins pour la phase pilote, de la provende, des vaccins, des antibiotiques et des vitamines pour les poulets de chair. Pour la pisciculture, la communauté ( hommes, femmes et jeunes) recevra l’appui en construction d’étangs, des alevins et de la provende.
Selon le directeur exécutif du Centre africain pour le développement durable et l’environnement (CADDE), Elie Blaise Pamboundem, ce projet au-delà de l’exploitation faunique illégale et non durable, permettra au finish d’éviter à la fois le déplacement des primates du fait de la destruction de leurs habitats. Dans la foulée confie le CADDE, le projet Lexforest aidera à prévenir le conflit homme-faune.
Elthon Djeutcha